Interview de Vincent Lefèvre, fondateur de Rĕsurgo
Bonjour Vincent, Rĕsurgo a fêté récemment ses cinq ans, pouvez-vous nous décrire la raison d’être et les valeurs de Rĕsurgo ?
Pour faire simple, le nom Rĕsurgo signifie « Relève, Revis, Réunis », trois mots qui forment la philosophie de Rĕsurgo. Nous souhaitons accompagner des managers qui ont envie de relever l’autre dans leur dignité, de réunir plutôt que de diviser et de mettre de la vie dans toutes les relations professionnelles. Nous souhaitons amener les stagiaires à se poser les questions « En tant que manager, comment puis-je amener de la vie dans mes relations professionnelles ? Comment puis-je réunir autour d’un projet humaniste ?
Comment puis-je par chacun de mes actes managériaux relever la dignité de mes collaborateurs ?». Nous pensons que le manager a une forte responsabilité dans l’écosystème que forme un groupe. Il est à l’initiative de nombreux liens de vie et de fraternité qui pourront s’opérer à l’intérieur de celui-ci. Par opposition, il existe des managers qui créent le chaos ou la peur autour d’eux pour pouvoir exister. Nous avons tous des exemples en tête malheureusement. Rĕsurgo choisit résolument la première option. La vie ! Nous invitons nos stagiaires à réfléchir aux stratégies de vie dans l’entreprise et son écosystème, et cela à travers chacun des actes du quotidien (vision d’entreprise, choix techniques, relationnel…).
Pouvez-vous nous décrire le rôle et les services de votre structure ?
VL : Notre structure Rĕsurgo propose des services de conseil en management, de coaching et de formation à destination des managers.
Dans une entreprise, le manager peut donc avoir un impact aussi bien positif que négatif c’est bien cela ?
VL : Oui, c’est une question de choix personnel et de responsabilité individuelle, d’où l’importance d’avoir envie de manager, et de ne pas subir cette fonction. La question du « désirer manager » est centrale. Parfois le manager ne s’en rend pas compte mais son action, son comportement et son attitude ont un grand impact sur le collectif, dans un sens comme dans l’autre.
Qu’est-ce qui vous a amené à créer, en parallèle du cabinet Rĕsurgo, l’école de management Rĕsurgo ?
VL : J’ai eu la chance d’occuper des postes de Responsable des Ressources Humaines pendant 15 ans dans différentes structures publiques, privées, dans l’industrie et les services. J’ai observé des points communs dans les fonctions managériales. Dans ces écosystèmes tous différents j’ai retrouvé souvent les mêmes réflexes managériaux, positifs ou négatifs. Peu importe le contexte, j’ai retrouvé des comportements vertueux et utiles pour un groupe. De la même façon et dans les mêmes proportions, j’ai vu des comportements diviseurs, générant plus de peur que d’énergie positive. J’en ai conclu que dans les deux cas c’est la dignité que l’on cherche à atteindre : soit blessée, soit protégée ! C’est un autre sujet que celui de la performance, c’est le sujet de la capacité à emmener, à fédérer une équipe, à vouloir son bien.
Nous avons créé à Bouguenais l’école Rĕsurgo pour accueillir tous types de managers (structures privées, associatives, industrie ou service, petites ou grandes organisations) qui sont tous confrontés, en fait, aux mêmes problématiques. « Comment créer de la motivation chez un collaborateur démotivé ? Comment faire un feedback clair et authentique ? Comment faire prendre conscience à l’autre de ses talents ? Comment avoir le courage de dire à un collègue de quitter le service pour aller plus haut que sa propre position dans l’entreprise ? ». Nous pouvons donc retrouver les mêmes profils de managers dans tous types d’entreprises, c’est pourquoi nous souhaitons les accompagner sur ces compétences transverses. Par ailleurs la diversité des environnements des stagiaires les enrichit les uns les autres durant les formations.
En quoi vous pouvez dire que Rĕsurgo se distingue des autres structures d’accompagnement managérial ?
VL : Nous partageons avec les autres organismes de formation l’enseignement sur les fondamentaux du management. C’est peut-être sur notre état d’esprit que nous nous distinguons des autres structures car notre philosophie est résolument tournée vers la vie, vers la capacité à réunir, à relever l’autre (et soi-même au passage…). Je pense que Rĕsurgo connote un fort humanisme, en tous cas c’est ce que nous renvoient souvent nos clients, et nous l’assumons pleinement.
Si j’ai bien compris l’Ecole Rĕsurgo souhaite aussi surprendre les managers avec des modes pédagogiques ludiques. Il y a également un souhait de proposer un moment et un espace loin du quotidien. Pouvez-vous nous en dire plus ?
VL : Oui le cadre d’apprentissage est agréable, au sein des Ecuries Duclos à Bouguenais. Ce sont les retours que nous avons de la part de nos clients. Ils nous disent qu’ils sont d’abord agréablement surpris par le lieu : chevaux, pâturages, activités agricoles, à deux pas de la ville…
L’activité équestre tout autour du domaine permet aux stagiaires d’être emportés dans un univers propice à l’apprentissage, régulier et paisible, qui permet aussi de se décharger du stress du monde du travail. Nous sommes dans un cadre naturel, idéal pour la réflexion, la prise de recul, pour se retrouver soi-même aussi.
Vous mettez en place différentes formes de coachings et de formation en marchant par deux ou trois ; mais aussi avec des chevaux je crois… ?
VL : Nous avons dans le domaine la possibilité de marcher par petits groupes sur un sentier qui fait le tour de la propriété. Le but est de cheminer à plusieurs à partir d’une thématique que l’on va proposer. Les stagiaires travaillent ensemble dans une approche maïeutique. Le but est d’aider l’autre à accoucher de son idée ou de sa réflexion par une analyse un peu plus profonde que dans le cadre d’une formation classique : « Pourquoi n’ai-je pas vu venir ce conflit ? Comment puis-je faire la prochaine fois pour anticiper cette situation ? Que puis-je changer dans ma posture et mes actes managériaux… ?».
Le questionnement mutuel des stagiaires permet de trouver des solutions plus profondes que le simple apprentissage via un « formateur ». L’objectif est que les stagiaires puissent se former aux fondamentaux du management (la motivation, le feedback, l’encouragement, la gestion prévisionnelle des emplois, la stratégie, la vision, la tactique au quotidien, la prise de parole en public…).
Ce qu’il y a d’original peut-être chez Rĕsurgo, c’est un module avec les chevaux pour travailler la communication non-verbale et le thème de la confiance. Nous proposons aussi plusieurs ateliers concrets sur la connaissance de soi, la cohésion, le vivre ensemble… L’Ecole propose aussi un laboratoire appelé « mini-entreprise » qui met véritablement en scène un cas d’entreprise, comme si on y était, avec des personnages qui jouent les rôles de l’actionnaire, le délégué syndical, le dirigeant, un collaborateur… Le but ici est de permettre aux stagiaires de se mettre dans les conditions réelles de la situation en cherchant à résoudre en équipe les problèmes de cette entreprise virtuelle.
Donc si je comprends bien la solution doit venir des stagiaires eux-mêmes finalement ?
VL : Oui tout à fait, nous fixons le cadre qui permet d’approfondir l’analyse. Nous on arrivons avec des contenus et de la formation bien-sûr. Mais on se rend compte que l’apprentissage est beaucoup plus abouti quand la personne va elle-même s’auto-évaluer, faire le récit, auprès de ses pairs, de son comportement dans telle ou telle situation ; prendre conscience de ses propres limites et atouts.
Merci pour cette découverte de l’entreprise Rĕsurgo et merci pour votre accueil, vous formez une équipe familiale et bienveillante !!
Romain GUYONVARCH – stagiaire en Communication chez Rĕsurgo en avril/mai 2021
